En agglomération, les ralentisseurs sont situés dans les zones limitées à 30 km/h. Ils ont pour objectif de réduire la vitesse des automobilistes dans des endroits réputés dangereux. Ils doivent obéir à des normes strictes. Ce qui ne semble pas être le cas partout… surtout en ce qui concerne la signalisation. Les deux-roues font souvent les frais de ces dérives.
La mise en place des ralentisseurs de vitesse dans les années 90
Depuis 1990, les ralentisseurs ont commencé à se multiplier dans les villages et avec très vite, des conséquences bénéfiques notamment sur la vitesse des véhicules. En effet, la surélévation de la route les a obligés à ralentir. De ce fait, de nombreuses zones sont apparues dans les centres-villes, accompagnées d’une limitation de vitesse, le plus souvent à 30 km/h. Ce qui a permis de redonner la place aux riverains grâce aux passages piétons, de limiter les excès de vitesse et de diminuer le nombre d’accidents routiers. Et cela, aussi bien dans les grandes agglomérations que les plus petites.
Un bilan contrasté 25 ans plus tard
Si la mise en place des ralentisseurs a entraîné un ralentissement appréciable des usagers de la route dans les villes, elle a aussi eu une conséquence néfaste pour une partie des usagers : les conducteurs de deux-roues motorisés. Contrairement aux automobilistes, le manque d’entretien des ralentisseurs de vitesse constitue un véritable danger notamment pour les motards, tout comme les ralentisseurs non aux normes. Pourtant, le décret n°94-447 fixe les caractéristiques et les conditions de réalisation des ralentisseurs. Il spécifie entre autres que les ralentisseurs ne doivent présenter aucun danger pour les piétons et les deux-roues, aussi bien les motards que les cyclistes.
De nombreux faits divers sur le sujet
En mai 2014, deux conducteurs de deux-roues motorisés ont été déstabilisés à l’approche d’un ralentisseur. Parmi les chiffres publiés par la Sécurité routière, il est difficile d’identifier les accidents impliquant des motos qui sont dus à ces ralentisseurs hors normes. En 2012, 37,7 % des accidents mortels d’un motard étaient sans présence d’un tiers identifiable.
Une étude d’Auto Plus sur 300 dos d’âne a montré que :
32% d’entre eux présentent un défaut de signalisation routière
22% ne sont pas au bon endroit
18 % sont trop hauts et trop raides
En 2014 toujours, la fédération française des motards en colère (FFMC) a saisi le tribunal administratif de ce département de l’Hérault pour le motif de non-conformité de la réglementation d’un ralentisseur de vitesse. Les nids de poule en formation à l’approche des ralentisseurs rendent la pratique du deux-roues dangereuse. Certains « coussins berlinois » ressemblent à des savonnettes par temps de pluie et peuvent être fatals pour les motards.
À la belle saison, les accidents sont aussi nombreux. Il faut donc anticiper les ralentisseurs de vitesse car la vitesse maximale pour les franchir en toute sécurité est de 20 km/h.
Où ce type d’infrastructure est interdit ?
Sur des portions de route où le trafic est supérieur à 3 000 véhicules en moyenne par jour
Sur les voies publiques à double sens et à grande circulation dont le trafic poids lourds est supérieur à 300 véhicules en moyenne
Sur les voies de desserte de transport public de personnes
Sur les voies desservant les centres de secour
À moins de 200 mètres des limites d’une agglomération ou d’une section de route à 70 km/h.
Sur les routes dont la déclivité est supérieure à 4%
Dans les virages dont le rayon est inférieur à 200 mètres
Sur ou dans un ouvrage d’art
La norme NF AFNOR P 98-300
Les dimensions des dos d’âne s’établissent comme suit :
Longueur : 4 mètres (marge d’erreur de 0,2 mètre)
Hauteur : 0,1 mètre (marge d’erreur de 0,01 mètre)
Saillie d’attaque : inférieure ou égale à 0,005 mètre
Les ralentisseurs de forme trapézoïdale
Ils comportent un plateau et deux rampants devant. On les trouve souvent aux abords des écoles, accompagnées d’un passage piéton et de panneaux de signalisation.
Les normes sont fixées ainsi
Rampants : pente douce de 7 à 10 %
Longueur du plateau : 2,5 mètre à 4 mètres (marge d’erreur de 5%)
Hauteur: 0,1 mètre (marge d’erreur de 0,01 mètre)
Saillie d’attaque: inférieure ou égale à 0.005 mètre